Appréciation d’ensemble sur le projet 3M : rencontre de la délégation de l4ANBEF avec les acteurs de Say
2022-10-14
Ce jeudi 13 octobre, les membres de la délégation de l’ATBEF (Association Togolaise pour le Bien Être Familial) ont rencontré dans la salle de réunion de la mairie de SAY les différents acteurs engagés dans le projet.
Présidée par le vice maire de ladite commune cette rencontre a réuni les organisations de la société civile, les membres des clubs de santé scolaire ainsi que ceux des fadas (les groupes de jeunes). Après l’ouverture officielle de la rencontre par le vice maire YACOUBA OUMAROU Ali qui s’est réjoui de l’impact du projet dans sa commune, les participants ont échangé sur les activités réalisées par leurs associations et groupements.
Efficacité des actions du projet : des résultats clés enregistrés
Il ressort que toutes ces organisations ont initié diverses activités notamment des séances de sensibilisation à l’endroit des femmes, des jeunes et de certains groupes vulnérables notamment les femmes et les jeunes en situation de
handicap. Une étude systématique menée en 2019 par UNICEF sur les exigences liées à la gestion de l’hygiène menstruelle, les obstacles à cette gestion et les stratégies pour les personnes handicapées a montré que les problèmes posés par les menstruations constituent une source de honte pour les filles et les femmes handicapée et s’accompagnent de conséquences telles que l’isolement social.
À travers les activités de formation et de sensibilisation qui rentrent dans le cadre du projet 3M, des résultats palpables ont été enregistrés. En témoigne Mme Fati Marou, présidente des femmes handicapées de Say qui explique que grâce aux actions dudit projet, elle lutte davantage contre la stigmatisation et la discrimination des personnes handicapées en appliquant des approches de communication pour le changement social et le changement de comportement. Elle a organisé des séances de sensibilisation à l’endroit des jeunes filles ainsi que des femmes en situation de handicap afin qu’elles soient à même de gérer leurs menstruations de manière sûre et dans la dignité. L’école est donc devenue un
environnement propice, favorable au bien-être de cette couche défavorisée. Toujours grâce au projet 3M, la présidente des femmes handicapées de Say a recensé et identifié cinquante enfants en situation de handicap non scolarisés. « J’ai pu scolariser trente enfants parmi eux. Ils sont aujourd’hui au cours préparatoire et je suis régulièrement leur cursus scolaire. C’est vraiment une fierté pour moi d’obtenir tous ces résultats » dit fièrement Mme Fati Marou qui souhaite poursuivre l’identification et la scolarisation des enfants en situation de handicap. Elle lance un appel à l’endroit de l’ANBEF pour poursuivre les séries de formation entreprises dans le cadre du projet 3M. Sur le long terme, cette brave femme veut mobiliser et autonomiser les membres des familles des enfants handicapés de telle sorte qu’ils fournissent un appui conséquent à la scolarisation de leurs enfants et à la gestion des menstruations des filles. Elle veut également concevoir ou adapter les programmes d’éducation sexuelle complète aux personnes en situation de handicap de manière à les rendre inclusives et promouvoir la communication parent-enfant.
Abdoul Madjid Mahamadou, élève en classe de terminale A au CSP Mamane Diopo de Say, membre du club de santé scolaire dudit établissement et des fadas a aussi suivi les formations sur l’éducation sexuelle complète des adolescents et jeunes. La thématique qui m’a le plus intéressée est la communication parent-enfant a-t-il dit. Le but de cette formation est d’outiller aussi bien les parents que les enfants avec des informations et des compétences de communication en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) afin qu’ils puissent mieux communiquer en famille. « J’ai compris grâce à cette formation que l’éducation sexuelle des enfants doit tout d’abord commencer au niveau de la famille pour être complétée ensuite au niveau de l’école ou des centres d’apprentissage selon les catégories d’enfants, d’adolescents ou de jeunes » a-t-il souligné.
« En termes de résultats, je peux sans nul doute affirmer que j’ai évolué de manière positive. La preuve, je viens à l’instant de présenter un sketch de sensibilisation sur l’importance du dialogue entre parent et enfant en présence de ma mère qui n’a d’ailleurs pas cessé d’applaudir durant toute ma présentation. « C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime car ma mère me soutient et m’encourage à m’exprimer. Je communique beaucoup plus avec elle depuis que tous les deux, nous avons pris part aux formations de projet, aussi, j’ai gagné en termes d’expérience, de confiance en soi et je m’implique davantage dans les activités de sensibilisation du club de santé scolaire, a ajouté Abdoul Madjid Mahamadou.Tous les témoignages des différents acteurs sont positifs. On peut de ce fait noter les résultats suivants : les associations leaders interrogés, les parents bénéficiaires et les élèves membres des clubs de santé scolaire ont fait part d’une satisfaction unanime quant au projet. Tous ces éléments permettent de dire que le projet 3M est sur une bonne voie dans la mise en œuvre des activités.
Cependant, certains obstacles éventuels ont été identifiées. Le premier est relatif au manque de moyens roulants des acteurs pour les séances de sensibilisation ou pour intervenir promptement et sans délais lorsqu’ils sont sollicités au niveau communautaire. La résolution de ce problème garantirait la durabilité des acquis du projet expliquent les différents acteurs.
Aussi, au-delà de ces avancées mentionnées, la mise en place de bases de données fiables au niveau des différents acteurs qui prennent part au projet constitue un aspect sur lequel le projet 3M devrait se pencher. Enfin, le renforcement des capacités de tous ces acteurs s’avère indispensable. Ce renforcement pourrait passer par la dynamisation des clubs de santé scolaire, des comités ou clubs d’écoute des émissions radiophoniques etc.
Autrement, d’un point de vue pertinence, les objectifs du projet sont en phase avec les attentes des autorités explique le directeur départemental de la jeunesse et des sports de Say. En effet, selon Karim DOUDOU, les objectifs du projet 3M sont en phase avec la loi SR et répondent à des problèmes existants bel et bien dans les communautés comme la leur a-t-il indiqué.
« L’arrivée du projet 3M dans le département de Say est une aubaine. Il a contribué significativement au changement de comportement de la jeunesse.
Il faut le dire, entre des partenaires, au sein de la famille et dans la société, il existe des thèmes qui sont d’une manière générale cachés ou refoulés, qui sont en quelque sorte tabous comme la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Avec l’arrivée de ce projet, les murs ont été brisés. En termes d’acquis, les jeunes s’expriment aisément sur divers sujets considérés au paravent comme tabous et ils sont mieux édifiés sur leur santé sexuelle et reproductive. Ce à quoi il faut penser, c’est vraiment de travailler à pérenniser les acquis ; pour cela, je lance un cri de cœur à l’endroit des partenaires du projet pour poursuivre leurs actions sur cette lancée a conclu le directeur départemental de la jeunesse et des sports de Say.