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Réunion d’ADOWA/RESPONSE à Abuja sur la santé mentale, sexuelle et reproductive et le bien-être des adolescents

Réunion d’ADOWA/RESPONSE à Abuja sur la santé mentale, sexuelle et reproductive et le bien-être des adolescents : présenter et discuter les résultats des recherches réalisées au Niger, au Burkina Faso et au Ghana. Dans le cadre des réunions techniques du sommet des ministres de la santé de la CEDEAO organisées par le Ministère Fédéral de la Santé du Nigeria et l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) sur le thème de la qualité des soins en Afrique de l’Ouest, plusieurs acteurs de la santé des pays de l’Afrique de l’Ouest ont pris part durant deux jours à la présentation et aux discussions sur la recherche en matière de politique de santé, de systèmes et d’interventions pour la santé mentale, sexuelle et reproductive des adolescents et la santé mentale des mères et des travailleurs de la santé de première ligne les 13 et 14 mai 2024 à l’hôtel Continental, à Abuja (Nigeria). Cette réunion sur la recherche, les politiques, les programmes et les interventions pour l’amélioration des soins de santé mentale des adolescents, de la santé sexuelle et reproductive et de la santé mentale et maternelle en Afrique de l’ouest a été centrée sur les résultats et les expériences de coproduction d’interventions liées à la santé mentale, sexuelle et reproductive des adolescents au Burkina Faso, au Ghana et au Niger, ainsi que sur la pertinence de ces interventions pour l’ensemble de la communauté de la CEDEAO. Deux programmes de recherche ont permis d’aboutir à ces résultats.

Le premier : • consacré aux priorités de mise en œuvre des politiques, des programmes et des soins primaires en matière de santé mentale, sexuelle et reproductive et de bien-être des adolescents en Afrique de l’Ouest vise comme principal objectif d’ analyser d’une part, l’état des lieux des priorités des politiques et programmes en matière de bien-être des adolescents dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’autre part la disponibilité, l’efficacité et l’efficience des services de santé mentale, sexuelle et reproductive au niveau des structures sanitaires et analyser comment et pourquoi ces priorités sont définies et enfin comprendre les mécanismes à travers lesquels les services en santé mentale, santé sexuelle et reproductive des adolescents sont financés et l’efficience avec laquelle les ressources disponibles sont utilisées pour offrir ces services au niveau des structures de santé • Le second sur les systèmes de santé sensibles à la dimension « genre » pour répondre aux besoins non satisfaits des adolescents en matière de santé mentale, sexuelle et reproductive au Ghana, au Niger et au Burkina Faso a pour objectif principal de: co-concevoir et évaluer de manière formative les interventions participatives avec les adolescents, les autres acteurs des communautés et des prestataires de services de première ligne afin de permettre la mise en place de systèmes de santé sensibles au genre au niveau des soins primaires pour la santé sexuelle, reproductive et mentale et le bien-être des adolescents au Ghana, au Niger ainsi qu’ au Burkina Faso.

Dirigée par les équipes de recherche du Collège des médecins et chirurgiens du Ghana (GCPS), de l’Institut Africain de Santé Publique (IASP), au Burkina Faso, du Laboratoire d’Études et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL) au Niger, London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) The Responsivenness of Health Systems to Frontline Health Workers and Maternal Mental Health (RESPONSE) , cette rencontre ( qui a réuni les participants parrainés des quinze pays de la CEDEAO, des représentants de l’OOAS, ceux des ministères de la santé travaillant dans les domaines politique, de la planification, du suivi et évaluation, de la santé mentale, santé des adolescents et santé maternelle, des organisations de la société civile, des représentants des adolescents et des clients impliqués dans le projet et la coproduction, vise entre autres comme objectifs de partager les résultats des deux recherches, de discuter autour de ces résultats, de réfléchir collectivement avec les acteurs politiques sur les futurs programmes de recherche et évaluer leur demande en la matière, de réfléchir aux points forts et aux limites des approches de coproduction des deux consortiums en ce qui concerne l’établissement et le maintien de partenariats entre la recherche et les politiques. Priorités politiques et influences des normes et valeurs sociales en matière de santé mentale/sexuelle et reproductive des adolescents dans les régions de Niamey et Maradi au Niger La santé mentale est importante pour tous, tout au long de la vie, mais elle est marginalisée et négligée dans les systèmes de politique de santé en Afrique. Après examen des priorités politiques, il ressort que la santé mentale, reste le parent pauvre de la médecine au Niger dans ces pays.

Ces recherches montrent que les troubles mentaux sont souvent stigmatisés par la communauté. Les communautés attribuent le plus souvent les causes de ces troubles aux forces surnaturelles ou mystiques. Même la profession des soignants des troubles mentaux est stigmatisée. Par ailleurs très peu de programmes étatiques existe en la matière (un seul programme notamment pour le cas du Niger). Les offres de soins sont malheureusement limitées (disponibles que dans les Centres Hospitaliers Régionaux, les hôpitaux nationaux et dans quelques hôpitaux de district). Lors du traitement des troubles mentaux, la médecine traditionnelle est le premier recours. Tout de même, un regain d’intérêt sur la question est observé sous l’influence des partenaires (formation des agents au « Mental Health Gap » par certaines ONG…) a expliqué Mr Saidou Oumarou, doctorant à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, co-investigateur au LASDEL /Niger lors de son exposé. Il ressort de ces recherches faites au Niger, au Burkina Faso et au Ghana qu’une grande partie des programmes de santé maternelle et adolescente se concentre sur la santé sexuelle et reproductive et les synergies entre la santé mentale et la santé sexuelle et reproductive ne sont pas prises en compte. Si la santé mentale demeure un problème négligé, concernant la santé sexuelle et reproductive des adolescents, un important poids de normes sociales limite l’accès des adolescents aux services.

C’est pourquoi, dans le communiqué élaboré au terme des deux jours de travaux, les participants ont formulé ces recommandations : 1- Les soins de santé primaires de qualité doivent être centrés sur les personnes et adaptés au contexte 2- Intégrer la santé mentale dans l’ensemble du cycle de vie et pour les agents de santé de première ligne 3- Co-produire (cocréer) les interventions avec les parties prenantes 4- Allouer suffisamment des financements pour soutenir les approches intégrées et centrées sur les personnes en matière de soins de santé primaires 5- Renforcer les capacités des agents de santé à tous les niveaux, de manière continue.